A Paris en vélo

En sortant d'un sushi-bar, le ventre plein et le porte-monnaie vide, je tombe sur une station Vélib'. Je me dis que ça serait sympa d'aller jusqu'à la station Etoile du RER A en vélo. Pris d'un coup de folie, je me renseigne auprès de la borne automatique. Je vois que la première demie-heure est gratuite mais que ça douille rapidement quand on reste des heures sur le même vélo.

Un seul vélo est disponible à la station. Je vérifie les pneus et les freins, ça m'a l'air bon. Je note son numéro et je l'entre dans la borne. Quelques minutes plus tard (je ne suis pas très doué avec les automates), le vélo se libère. Je l'enfourche et commence à pédal... bah zut alors, où est passée la chaîne ? Comme je ne risque pas d'avancer, je repose tout le bordel sur la borne. Mais je ne baisse pas les bras et repars chercher un autre Vélib', le plan des stations est indiqué sur la borne (en fin de compte c'est peut-être pour cette raison qu'ils ont mis un plan).

Le prochain est le bon, je l'enfourche et c'est parti ! Bon sang, c'est super lourd, le vélo doit peser plus de 20 kg. D'autant plus que j'ai démarré sur la troisième vitesse. Et j'ai mis un petit moment avant de savoir comment changer de vitesse, ça change de mon VTT.

A bicyleeeettteeeeeuh

Afin de rejoindre les Champs-Elysées, je cherche la direction Opéra. Beaucoup de rues sont en sens uniques, ce qui m'amène immanquablement vers République, donc dans la direction opposée. Au début j'étais collé sur le bord droit de la chaussée, me faisant doubler par des taxis sur le couloir du bus. En roulant tout droit, il m'est arrivé à plusieurs reprises de me faire doubler par la gauche par des taxis qui tournaient ensuite à droite, me coupant la route !

Après quelques détours je trouve mon chemin et il est déjà temps de changer de vélib', car ce n'est plus gratuit au bout de 30 minutes. Par chance, je tombe sur une station peu remplie. Je me rends à pied à la prochaine car on doit attendre 10 minutes avant de reprendre un vélo. La prochaine station comporte pas mal de vélos défectueux. Certains ont les pneus qui sortent des jantes, d'autres sont dégonflés. Tant bien que mal j'en trouve un qui fonctionne bien, c'est reparti !

J'arrive enfin sur les Champs, je n'ai pas le loisir de regarder le paysage (et la faune locale) car il faut rester concentré sur la route. Curieusement, je suis le seul en Vélib', en direction de l'Arc de Triomphe. Je vais très vite comprendre pourquoi en arrivant Place de l'Etoile. Fou que je suis !

Mon expérience de piéton m'a appris que les Parisiens roulent comme des cons. Hé bien mon expérience de cycliste m'a appris qu'ils roulent aussi comme des tarés.

Rouler en vélo place de l'Etoile c'est un peu comme naviguer sur les chutes du Niagara : quand on se rend compte qu'il est trop tard, on ne peut pas revenir en arrière et on est obligé de suivre le courant jusqu'à la chute finale. Chute finale qui n'arriva pas, heureusement, ayant décidé de regagner le trottoir le plus proche pour finir à pied. Il faut dire que voir un taxi piler très près de son vélo ne donne pas envie de faire le tour de la place. Un peu déçu par le comportement des automobilistes, je prends la première sortie sur ma droite afin d'arriver devant une station du métro 1. Comme il était 23h30 et que j'étais habillé en sombre, j'arrête mon petit tour de "Paris by night" ici. Je crois qu'il vaut mieux porter une veste fluo et un casque !

Points forts

  • Sensations fortes garanties, pas la peine d'aller à Marne-la-Vallée
  • La première demie-heure est gratuite
  • L'équipement du Vélib' : siège réglable, panier, éclairage, 3 vitesses
  • Permet de profiter du paysage plutôt que voyager sous terre

Points faibles

  • Beaucoup de vélos en mauvais état
  • Nécessite d'avoir une bonne assurance et une complémentaire santé irréprochable
  • Seulement 3 vitesses, à moins de pédaler comme un bourrin, on n'avance pas vite
  • Certaines stations sont vides, d'autres sont complètes